*** J'ai pleuré ***
M'attaquant au record du monde des capots d'affilés, détenu pas Paul Smith depuis 1965 lol, je commence ma 14 ème sortie aux leurres sur le Gapeau de suite.
Ne parvenant pas à leurrer les poissons, je trouve mon plaisir dans le fait "d'être au bord de l'eau " , de travailler ma technique et aussi je l'avoue dans le matériel. Pour augmenter mes chances et mon plaisir, je me suis offert un magnifique leurre D contact couleur vairon en 44mm. Le prix exorbitant de ce genre de leurre me laisse toujours perplexe. A l'instar d'une psychanalyse c'est peut être le prix qui en fait l'efficacité?
Gardant force et motivation, je commence ma longue remontée du Gapeau en amont de "la station "
Chaque poste porte mon espoir. Je choisis consciencieusement mon leurre en fonction de la rivière . J'exploiterai chaque pierre, chaque veine, chaque calme, chaque trou et couche d'eau verra un de mes leurre passer.
Je pêche en amont, en aval, 3/4 amont, je laisse mon leurre travailler seul, je l'anime par petites ou grandes tirés, je le remonte de façon lineaire, vite, doucement ....... Enfin bref je pêche.
Comme chaque jours rien!
Des questions, encore des questions ..... " j'ai pourtant changé mes horaires, allongé ma tête de ligne en fluoro, enlevé mon émerillon ...." Pffff
Au bout de presque 2 heures j'arrive à la passerelle qui pour moi signifie la fin, j'aperçois un peu en amont une magnifique veine d'eau que je n’ai jamais pêchée. Je m'en approche doucement. J'analyse la situation. Elle est profonde et rapide. Je vais utiliser mon D contact tout neuf et faire un premier passage linéaire rapide avec de courte tirée violente, puis un deuxième en faisant de courts twitch avec de grandes pauses pour qu'il coule bien au fond et fasse jouer tout son rouling.
Un seul passage suffira, dans un éclair la truite s'empare de mon leurre, ça y est j'en ai une !!!!!! elle saute dans me pieds, calmement elle s'échoue sur une petite plage. Enfin j'en ai "fait une" me dis je le coeur empli de joie. Là était mon erreur!
je me baisse pour l'attraper, elle est belle, un petit mouvement de sa caudale et elle s'entoure autour d'une branchette morte. Ce genre de branchette qu'on entend même pas craquer sous ses pieds tellement elle est insignifiante. Quel mépris de ma part envers ce bois mort, je vais le payer au prix fort.
Au moment de la saisir, la truite fait un bond, le fluoro casse sur la dites branchette, je la vois s'échapper avec mon leurre armé d'un triple dans la bouche.
Prenant d'un coup l'ampleur de la situation je m'assoie, ma gorge se serre, mes yeux rougissent. je pêche depuis que je me souviens, mais hier, pour la premiere fois, j'ai pleuré !